Musique en roue libre

Louna Crissovelonis

— Apéro concert —

Attention jeune talent !

Dimanche 7 septembre 12h

Arras - Hôtel de Guînes

Gratuit

Tout public
Durée: 1h

   Depuis nos débuts en 2006, aux Inouïes, on aime mettre en lumière les jeunes talents ! A fortiori lorsque ceux-ci sont originaires de chez nous. Une fois de plus nous accueillerons un talent made in Hauts-de-France !


Née en 2002, Louna Crissovelonis a débuté le piano à l’âge de 10 ans au CRR de Cambrai. Très tôt passionnée, elle poursuit sa formation au CRR de Douai, où elle obtient un Prix de Perfectionnement en piano et en musique de chambre, tous deux mention «très bien».


En 2020, Louna est admise au Pôle supérieur de Lille, dans la classe de Jean-Michel Dayez, et y obtient une licence de pianiste interprète et de musicologie. Elle intègre ensuite le CNSMD de Lyon dans la classe de Jérôme Granjon et Delphine Armand, et y obtient son master d’interprétation en juin 2025.


Elle se produit régulièrement en concert, aussi bien en tant que soliste qu’en musique de chambre, notamment avec son ensemble, le Quintette Kaleïos.


Ici, un programme en trio, (violon, violoncelle, piano), un parcours à travers le temps (de Scarlatti, à Debussy en passant par Mozart et Schumann), et l’occasion de mettre à l’honneur la pièce du lauréat du concours de composition 2024, Adrien Daussy. Et d’ailleurs, heureux hasard, ces deux-là se sont connus et croisés lors de leurs études musicales au CRR de Lille !

photo © mailiipict

Distribution :
Louna Crissovelonis – piano
Anna Schneegans – violon
Fabrice Bihan – violoncelle

Portrait

Adrien Daussy

   Après avoir commencé la harpe à leviers (harpe celtique) auprès de Pol Quéfféléant, c’est au Conservatoire de Brest qu’Adrien Daussy passera son adolescence. Il continue l’apprentissage de la harpe avec Nikolaz Cadoret et ira jusqu’au bout de son cursus de musique traditionnelle, alliant à l’instrument le chant, la danse et l’étude des collectages. En parallèle, il commence un cursus porté sur la musique savante en commençant la direction d’orchestre avec Michel Dissegna et en intégrant les classes de Ruth Matarasso en analyse, écriture et composition. Il rejoint le Conservatoire de Lille en 2019, entre dans la classe de direction d’orchestre tenue par Laurent Goossaert et Alexandre Bloch et étudie la composition avec Vincent Paulet. L’enseignement de Maxime Joos en histoire de la musique et en analyse le marquera beaucoup. Il entre en 2022 au CNSMDP en écriture et en analyse. Sa recherche en tant que compositeur en germe se caractérise par un ancrage dans le terroir breton et une volonté d’allier un travail du timbre à une expression rigoureuse et corporelle.


Avec sa pièce « Rhapsodie interrompue », il est le lauréat du concours 2024 de composit.rice.eur.s porté par l’Académie des Beaux Arts, Sciences et Lettres d’Arras et Musique en Roue Libre. A ce titre il a reçu une commande d’une pièce pour trio à cordes, qui sera créée lors de l’édition 2026 des Inouïes.

Le concours de composition de l’Académie d’Arras a lieu tous les deux ans. Il est accompagné par Musique en Roue Libre, qui collecte les candidatures, et l’Académie d’Arras, qui attribue un prix sous la forme d’une médaille d’or, ainsi qu’une bourse de mécénat qui vaut commande d’une pièce venant enrichir le répertoire pour trio à cordes. Le jury du concours est composé de Vincent Wimart, Vincent Paulet, Philippe Hersant et Fabrice Bihan.

 

Si le titre de la « Rhapsodie interrompue » se justifie par l’utilisation énergique et bartokienne de deux mélodies traditionnelles bretonnes, il est aussi une référence évidente au neuvième des douze préludes pour piano du premier cahier de Claude Debussy. Dans la Sérénade interrompue, le compositeur nous invite à suivre l’entrelacement de deux matériaux, le premier agité et dansant, le second en forme de habanera chaloupée, qui s’interrompent et injectent de la discontinuité dans le discours. Ce principe formel, ici à l’état embryonnaire -une gwerz bretonne, al lezvamm, et un hanter-dro (une danse à trois temps)- seront superposés et imperceptibles dans le premier mouvement, puis se couperont, s’interrompront, dans les deuxièmes et troisièmes mouvements. Ces deux mélodies ne seront pas perceptibles dans le premier mouvement, noyées dans la micropolyphonie, car plus qu’un clin d’œil attendri à Debussy, c’est ici la synthèse des principes formels d’Henri Dutilleux avec ses jeux de préfigurations et de réminiscences, ainsi que des formes «kaléidoscopiques» de György Ligeti, où des petits éléments reviennent, perpétuellement transformés au travers du prisme des uns des autres. Si cette rhapsodie est une ode à la Bretagne, c’est également une page russophile, très imprégnée de l’expression musicale d’Alfred Schnittke.