Margaux Liénard est née en 1988 dans l’Avesnois, région forestière proche des Ardennes, dans une famille de musiciens.

En suivant l’exemple de l’irlandais Caoimhin O’Raghallaigh, elle adopte le Hardanger d’Amore, ce violon augmenté à cordes sympathiques sur lequel elle développe toute sa personnalité et son originalité. Depuis plusieurs années, elle se consacre à la recherche et à la collecte du patrimoine populaire musical de sa région natale, l’Avesnois-Thiérache. Situé au sud du Hainaut français, aux portes des Ardennes, ce pays de bocages a été oublié des collecteurs depuis plusieurs décennies et a eu tendance à perdre son identité culturelle musicale. Cependant, pour les chansons, certains ouvrages témoignent d’un patrimoine musical important dans les alentours. On y retrouve des chants en commun entre les provinces du Hainaut, de l’Artois, du Cambrésis, et même jusqu’à la frontière, en Thiérache et en Hainaut Belge. Les chants qui y sont répertoriés sont autant de chants d’amour, de fêtes, de travail, et de nourrices qu’on peut imaginer retrouver sur le territoire de l’Avesnois-Thiérache. Les airs de danse quant à eux ne sont pas si lointains.

Encore fortement pratiquées dans les fanfares et harmonies il y a quelques dizaines d’années, les “guinches” ou “arguédènes“ (airs de danse) trouvent leurs racines à la fois dans l’émergence des harmonies et fanfares locales au XIX e siècle et dans la lignée, plus ancienne, des musiques de contredanses véhiculées par des ensembles aux effectifs divers.

Ce travail, elle le réalise en parallèle d’un travail d’écriture et de composition qui mènera à la création de « l’Euphonie des Coquecigrues » (en tournée chez nous cette année !) une oeuvre pour quatuor à cordes original mêlant compositions personnelles et répertoire de Thiérache.

Après deux ans de résidences, le spectacle a été créé en octobre 2022 à la Cité de la Musique et de la Danse de Soissons.